.Je vous ai déjà présenté l’école de de pilotage CD Sport et leurs offres de stages « grand public » qui permettent de découvrir les joies du pilotage en Formule Renault 2.0. Mais pour ceux qui désirent aller plus loin et progresser d’avantage, CD Sport propose également des offres de coaching que je vous propose de découvrir à présent.
Tout commence par un mail envoyé à l’équipe de CD Sport en février de l’année dernière pour prendre quelques informations sur les offres de coaching évoquées sur le site internet de l’école (https://www.cd-sport.com) et promettant un temps de roulage beaucoup plus important que lors des journées habituelles. J’ai très rapidement été rappelé par le patron / pilote Laurent Cazenave en personne, qui m’a très aimablement présenté le principe de ces journées un peu particulières avant de se renseigner sur mon expérience de pilotage.
En effet le principe des coachings et de réunir un nombre restreint de pilotes sur une piste typée compétition et louée en exclusivité afin de mettre en place un programme personnalisé et d’assurer une véritable progression. C’est pourquoi ces offres ne sont à priori pas autorisées aux pilotes complètement débutants. D’autant plus que contrairement aux stages « grand public » il n’y a ici aucune assurance en cas de casse des formules Renault et que les frais de réparation en cas de sortie de piste sont donc entièrement à la charge du pilote fautif.
Les promesses de ces journées de coaching CD Sport sont donc :
- Un circuit de compétition loué en exclusivité (ou semi-exclusivité)
- Un nombre limité de pilote
- Un volume de roulage important (environ 160Km contre environ 70Km pour une journée de découverte)
- Un programme et des retours personnalisés
Côté tarif, ce n’est déjà plus très « grand public » non plus. Ils faut compter entre 1500€ et 1800€ TTc selon le circuit utilisé. À cela il faut aussi ajouter une centaine d’euro si l’on veut bénéficier des acquisitions de données avec la présence d’un ingénieur dédié à leur décryptage.
Un réveil de bonheur :
Rendez-vous était donc pris pour un coaching sur la piste grand prix de Magny-Cours début avril avec pour consigne d’arriver à 8h du matin tapante. C’est donc après un réveil très matinal et 2h30 de route que j’arrive pour la toute première fois sur le circuit de l’ex grand-prix de France de Formule 1. Sur place le paddock est quasi désert. Et je constate en entrant dans le box réservé pour l’équipe que je suis le premier pilote arrivé. J’en profite pour saluer les mécaniciens et les instructeurs affairés sur les voitures pour qu’elles soient prêtes à rouler pour l’ouverture de la piste à 9h.
À ce moment-là la piste est parfaitement sèche et les autos sont encore montées en pneus lisse, mais la météo ne semble pas s’être trompée en annonçant une forte pluie en début de matinée. Ce qui n’est pas vraiment pour me rassurer étant donné que je ne connais pas la piste et je n’ai encore jamais piloté une voiture sous la pluie !
Les procédures de démarrage des moteurs s’enchainent sur la voie des stands. Pendant ce temps que les autres pilotes arrivent plus ou moins en retard. Nous ne sommes effectivement qu’une petite dizaine de pilotes. Nous sommes répartis en deux groupes, soit 5 à 6 voitures maximum en piste simultanément. C’est largement suffisant pour éviter de se gêner sur une piste de plus de 4km de long. Tous ont des profils expérimentés, du gentleman driver au pilote de course, comme Inès Taittinger alors pilote de course dans l’écurie CD Sport en championnat V de V sur un prototype Norma M20 FC.
La pluie s’invite au programme
Sur les coups de 9h alors que la piste allait ouvrir, la météo se dégrade soudainement et la piste devient rapidement détrempée. Il est obligatoire de changer les roues de toutes les voitures pour chausser des pneus pluie, ce qui retarde d’autant le démarrage de la journée.
Les pilotes ayant tous un minimum d’expérience, le briefing se cantonne au rappel des règles de sécurité et de fair play en piste. Contrairement aux stages de découverte, il est ici possible de dépasser n’ importe où, à condition de s’assurer que le pilote de devant vous ai vu et vous laisse la place (et oui pas question de faire le freinage en bout de ligne droite !!). Puis direction le minibus pour quelques tours de reconnaissance du circuit. Points de freinage, rapport de boites et nombreux conseils sont savamment distillés par Laurent Prunet, le chef instructeur du jour.
La reconnaissance se termine par un tour de circuit mené tambour battant. Et je pense que Laurent peut se vanter de détenir le record du tour de la piste en Renault Trafic !
Que les choses sérieuses commencent !
Il est maintenant temps de passer aux choses sérieuses et d’aller s’installer dans les voitures. Casqué et sanglé j’attends le signal de départ protégé sous un parapluie non sans une certaine appréhension.
Six sessions sont au programme de la journée et comme pour les stages ordinaires, la première session de roulage se fait en respectant une limitation du régime moteur. Cela permet de prendre la mesure de la piste et dans ces conditions particulièrement piégeuses ce n’est pas du luxe. Et malgré ces précautions il y aura déjà plusieurs têtes à queues dès ces premières séries.
Dès le départ de la seconde série une sortie de piste provoque un drapeau rouge. La session est de nouveau interrompue pour permettre à la dépanneuse de ramener la monoplace aux stands. C’est reparti pour un nettoyage en profondeur. De longues minutes s’écoulent pendant que les mécaniciens déshabillent la voiture. Ce n’est pas évident d’enlever tous les graviers ramassés dans le fond plat. Cela permet de prendre plus de temps pour débriefer de la session précédente, mais le retard commence déjà à s’accumuler.
Lors de la deuxième session de roulage il n’y a plus de limitation sur le régime moteur. La voiture prend une vitesse incroyable dans la longue ligne droite vers l’épingle d’Adélaïde. Et je découvre que le freinage de ces autos reste diabolique même sous la pluie ! Je vis aussi un énorme moment de solitude quand lors d’un gros freinage ma visière se couvre instantanément d’une buée opaque. Freins écrasés, roues bloquées, je pars instantanément en toupie en espérant ne pas finir ma course dans le mur. Ce n’est heureusement pas le cas et je m’arrête simplement dans l’herbe. Il n’y plus qu’à attendre que l’on vienne me remettre en piste.
Une pause s’impose !
La piste ferme ensuite entre 12h et 14h le temps d’aller déjeuner. La pluie s’arrête enfin mais la piste reste particulièrement détrempée et nous ne sommes pas en avance sur le planning.
Au retour du déjeuner, je change de groupe. Et la piste humide reste très piégeuse, ce qui provoque encore quelques retards supplémentaires. Rapidement je n’ai plus le choix, il me faut réaliser mes 4 derniers runs d’affilés. Impossible de descendre de la voiture sous peine de ne pas pouvoir les effectuer avant la fermeture de la piste.
A chaque fin de relais Laurent vient à côté de la voiture pour me débriefer. Moi je reste casqué et sanglé dans l’auto prêt à repartir. La piste commence à sécher par endroit et évolue tours après tours. Au final les acquisitions de données ne sont pas exploitables. Mais elle me montre néanmoins qu’il est possible de freiner beaucoup plus fort même sous la pluie.
La confiance venant, je prends de plus en plus de vitesse lors chaque tour. Les sensations en deviennent complètement grisantes. Mais il faut rester extrêmement concentré cas la piste alterne portions quasi sèches et portions humides. Parfois tout cela dans un même virage, avec les changements d’adhérence que cela suppose.
Mon dernier run s’achève avec la fermeture de la piste. Je descends de la voiture épuisé mais ravi, avec l’impression d’avoir fait un grand pas en avant.
Conclusion :
Lâchées sur une piste comme Magny-Cours les FR2.0 expriment pleinement leur potentiel démoniaque et offrent des sensations tout bonnement incroyables. J’ai été particulièrement bluffé par l’efficacité du freinage sous la pluie.
Malgré une météo difficile, ayant fortement perturbé le déroulement de la journée, les promesses ont été tenues. Bravo à l’équipe CD Sport ce n’était pas gagné. Le temps de roulage important et le petit nombre de pilotes en piste permettent d’évoluer sereinement et de progresser à son rythme. D’autant que les instructeurs ne brident pas, bien au contraire. Ils sont vraiment là pour vous pousser à rouler de plus en plus fort. En revanche l’évolution continue des conditions de piste ne m’ont pas permis d’exploiter les acquisitions de données. Heureusement les retours des instructeurs m’ont aidé à franchir un pas important dans ma progression.
Quant au prix, il s’envole par rapport à une offre de stage classique mais reste cohérent avec les prestations proposées.
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