Si la nouvelle saison 2016 de F1 nous a offert deux course de haute volée, il n’en a pas été de même concernant le nouveau format des qualifications. Et comme souvent en F1 le bon sens n’a pas beaucoup de place et nous avons assisté à un feuilleton réglementaire aussi haletant qu’improbable. Mais cela serait à priori terminé avec un retour à la case départ avec un retour au format des qualification de 2015.
Mais quelle mouche les a piqué ?
Tout commence en février quand le groupe stratégique chargé de définir les règlements sportifs de la F1 et la FIA décident de mettre à jour le format des qualifications pour ajouter plus de suspens et tenter de rendre les courses moins prévisibles. L’objectif inscrit en filigrane est également d’essayer de mettre des bâtons dans les roues des intouchables Mercedes dont la nouvelle voiture réalise une impressionnante démonstration de fiabilité et de vélocité. Pour cela ils imaginent un système ou l’on conserve le principe d’une séance découpée en 3 parties mais en ajoutant un système de « mort subite ».
Le nouveau format proposé est celui-ci :
- La Q1 dure 16 minutes et permet de figer les positions sur la grille au delà de la quinzième place mais après 7 minute une voiture est éliminée puis une autre toutes les 90 secondes
- La Q2 dure 15 minutes et permet de figer les position 8 à 15 sur la grille et après 6 minute une voiture est éliminée puis une autre toutes les 90 secondes
- La Q3 dure 14 minutes et au bout de 5 minutes une voiture est éliminée puis une autre toute les 90 secondes, les deux dernier pilotes restant se disputent la pôle position lors des 90 dernière secondes.
Au delà d’une première polémique née de problématiques techniques sur la mise à jour des systèmes de chronométrage officiels pour savoir si ce nouveau format pouvait être appliqué dès la première course ou non, ce qui pose d’emblée question c’est qu’aucun train de pneus supplémentaire n’est alloué aux équipes pour la Q3. Hors ç’était déjà là l’un des principaux facteur limitant le temps de roulage des F1 en qualification les années précédentes. Et dès le départ la plus part des pilotes et patron d’écurie s’opposent à ce nouveau format en prévenant qu’ils ne pourront pas rouler beaucoup en Q3 par manque de pneus tout simplement.
Ce qui devait arriver … arriva et les qualifications de Melbourne furent un fiasco avec une grille figée et des pilotes mettant pied à terre plusieurs longues minutes avant la fin de la Q3 au lieu de se battre en piste.
Constatant cet échec, tous les patrons d’écuries semblaient sur la même longueur d’onde pour dire que ce format devait être remplacé. Mais comme souvent en F1 ce qui peut sembler simple ne l’est jamais. En effet, pour changer les règlements en cours de route il faut l’unanimité de toutes les parties, les écuries bien entendues mais aussi la FIA et la FOM détentrice des droits commerciaux, détenue et représentée par l’inamovible Bernie Ecclestone. Et au final les différentes réunions de crise ne donnent aucun résultat.
Rebelote à Barheïn
C’est donc dans l’incompréhension la plus totale que la F1 arrive à Bahreïn avec un format de qualification inchangé. Le patron de Mercedes Toto Wolf semble excédé au point de proposer de crucifier dans le paddock toute personne s’opposant au changement de format des qualification. Et pourtant la réunion de la dernière chance échoue encore.
Comme à Melbourne les qualifications sont un échec, si ce n’est que les pilotes Mercedes jouent le jeux en ressortant pour un ultime tours permettant à Lewis Hamilton de chiper la pôle à la barbe de son équiper Nico Rosberg pour 77 centièmes de secondes. Mais cela ne masque pas le fait que tous les autres pilotes ont rendu les armes sans combattre de longues minutes avant la fin de la séance.
Les équipes demandent à revenir au format précédent, mais la FIA et la FOM s’entêtent et souhaitent proposer un autre format encore plus absurde ou en plus du système d’élimination, les voitures seraient qualifier en prenant en compte la moyenne de 2 tours rapides. Bien entendu ni la FIA ni la FOM ne s’inquiètent outre-mesure de monter une usine à gaz incompréhensible et semblent prêtes à engager le bras de fer pour imposer leur point de vue sans se soucier de l’avis de qui que ce soit. Pourtant le quadruple champion du monde Sebastian Vettel ira jusqu’à qualifier publiquement cette idée de « merdique ».
Quelle conclusion à cette histoire
Une fois n’est pas coutume, toutes les équipes réussissent finalement à s’entendre et à soutenir unanimement le retour au format 2015. Cette unité leur permet de faire plier la FIA et la FOM et c’est ainsi qu’un communiqué tombé en fin d’après-midi annonce le retour au format plus simple de 2015 dès le prochain grand prix de Chine.
Mais ce qui est grave dans cette affaire c’est encore une fois l’image déplorable que donnent les instances dirigeantes de la F1. On entend souvent dire que la Formule 1 va mal mais elle souffre avant tout d’oublier qui sont ses clients et comment les satisfaire. La F1 vit en autarcie sans comprendre qu’en 2016 il faut mettre le spectateur au centre des préoccupation et revenir plus de simplicité.